 |
La faune du massif de Belledonne |
Màj 27/11/03
|
|
|
La faune du massif de Belledonne |
Màj 27/11/03
|
| Sommaire : | Les classiques | Le Loup | L'Ours |
La faune de Belledonne est trés riche car si on y trouve les animaux communs de nos montagnes (marmottes, chamois (~1200), bouquetins, cerfs, chevreuils, ...) on y trouve également des animaux beaucoup plus rares en France (Lynx, Tétra lyre et Loups).
 L'Araignée des pierriers |
 La Marmotte : au guet � l'entr�e de son trou. |
 Le Bouquetin r�introduit |
 Le Chamois : commun mais farouche. |
 Le Faon : � ne pas toucher car votre odeur fera fuir sa m�re. |
Un loup de Belledonne a été découvert le 19 Novembre 2000 à Allevard dans une présentation macabre digne du film des "Rivières poupres" : suspendu sanguinolent par les pattes arrières à un arbre.
Un tel acte barbare de provocation montre l'extr�me passion qui anime le débat autour du loup.
Réapparus r�cemment dans Belledonne, les loups redeviennent l'animal emblématique qu'ils ont été pendant toute l'histoire humaine. Il faut cependant noter qu'ils ne portent pas toujours le m�me emblème.
La querelle du loup dans Belledonne est souvent vue au travers des questions suivantes :
J'espère que les éléments donnés ci-dessous vont contribuer à ce que chacun puisse se faire une idée ou puisse nuancer ses réponses.
Une phase : on l'aime : Avant l'av�nement du christianisme, le loup était un animal proches des dieux. Thor possédait un ours et un loup qu'il lançait au plus fort de la bataille. Gengis Khan était un "fils du loup". En ces temps, l'homme se considérait comme une partie de la nature, il n'y avait pas de dichotomie entre lui et l'animal. On admirait le loup pour sa force, son extr�me adaptation.
Une phase : on l'aime pas : Un des dogmes du christianisme est la forte séparation entre l'homme et les animaux. Etre un enfant de loup devient alors une hérésie. Le loup devient une manifestation du diable. Le chasser est une oeuvre religieuse. Les habitants des endroits où le loup prospérait était consid�r� comme des hérétiques.
Et aujourd'hui ?
Un sondage en 1975 donne 75% des français pour la réintroduction
du loup en France.
Le jeudi 6 novembre 2003 on pouvait lire dans la presse suisse le sondage
suivant :
Le loup est aux portes de Gen�ve. Que faire ?
Rien. C'est un animal libre et
prot�g� : 73.65%
Le capturer et le rel�cher dans les
Alpes : 7.86%
Le laisser mais prendre des mesures
pour la s�curit� des moutons, notamment : 12.11%
L'abattre tout de suite : 6.38%
Comme tout animal, le loup chasse les animaux les plus faciles à tuer.
Les grands troupeaux non gardés sont donc une cible de prédilection.
Une étude en Italie a montrée qu'au dessus de 500 b�tes,
les risques d'attaques croissent tr�s rapidement. Il faut donc disposer
de troupeaux de taille moindre (2300 b�tes au collet d'Allevard) et
de bon chien de garde (Patous des Pyrénnés). Ceci est
évidement vu comme une régression sans compter le coté
financier.
Propos du berger du chalet de Tigneux cet été : "Cet automne,
on fera une battue pour éliminer les loups.".
Le loup est l'ennemi du chasseur car il se pose comme son concurrent direct.
En effet, situé en haut de la pyramide d'alimentation, il est un
régulateur des troupeaux de chamois et chevreuils (il tue les b�tes
malades, �g�es, ...) or le chasseur utilise souvent cette argument
de régulation pour justifier la chasse.
Propos d'un chasseur croisé vers le Rognier cet été
: "Je viens de voir un loup, faites attention à votre enfant"..."Il
faut les éliminer car ils tuent notre gibier".
La réintroduction du loup se fait naturellement depuis l'Italie, et sa chasse est interdite par la convention de Berne sur les animaux sauvages qui a été ratifié par la France . Les opposants au système européen voient ici un bon moyen d'affirmer leur opposition. On retrouve entre autres les éleveurs et les chasseurs qui sont les deux parties de notre soci�t�s qui p�tissent le plus de la politique européenne (ouverture des marchés, montée de l'écologie).
Le loup mange les hommes et surtout les enfants
Fortement ancrée dans les esprits, cette idée trouve son origine
dans le moyen age. En ces temps de guerre où les cadavres des champs
de bataille n'étaient point enterr�s, le loup trouvait
là une nourriture facile. Elevés ainsi à la chair humaine
et placés dans un milieu où les gens étaient tr�s
vulnérable, des attaques par des animaux sains sur des hommes isolés
se sont produites. Il suffit d'imagine la proie facile que pouvait �tre un
berger de 14 ans compl�tement isolés dans la montagne (la vrai
par les ersatz qui nous restent). Le fléau de la rage, dont le loup
est un bon vecteur, a également participé puisque une morsure
m�me b�nigne suffisait à provoquer la mort.
Aujourd'hui, dans un pays comme le Canada où le loup n'a jamais disparus
et qui doit compter plus de 2000 loups, on a enregistré sur 100 ans,
2 attaques par des loups enragés (la rage n'est pas présente
dans les alpes française).
Pourquoi la querelle sur réintroduction ou repeuplement naturelle ?
Un des sujets le plus souvent abordé est la cause de la réapparition
du loup dans nos massifs. Les opposants soutiennent qu'il s'agit d'une
réintroduction, les associations de nature, qu'il s'agit d'une
recolonisation naturelle à partir de l'Italie. En effet, la convention
de Berne qui l�gif�re la protection du loup est effective sur
les animaux purement sauvages : si le loup a été réintroduit
artificiellement, les municipalités peuvent décider l'abattage
sans enfreindre la loi ...
Les loups sont partout.
La population de loup en France est estimée à une vingtaine
de loup (4 meutes dans le Mercantour).
En italie, on compte 500 loups et plus de 1800 en Espagne.
En france, entre 1818 et 1829, les louvetiers (organisation nationale de
chasse au loup) avaient abattus 18709 loups.
Le braconnage
Aujourd'hui, le braconnage du loup est indéniable.
Dans les Alpes Maritimes : un loup a été empoisonné
et un autre abattu par balles
Dans Belledonne : un loup tué par balle et peut �tre un autre (non
retrouvé).
L'assentiment des municipalités et organisation agricole
Les municipalités ou organisation agricole ont souvent des propos
où des actes qui sont loin de réprimer ces actes hors la loi.
Ainsi les déclaration suivantes lors de de la tuerie du loup dans
Belledonne:
Que penser aussi des municipalités qui donne le droit d'abattre les
animaux errants, donnant la possibilité d'utiliser le prétexte
de confusion entre un chien et loup.
Le 21 novembre 1999, des éleveurs des Alpes Maritime organisent une
battue illégale soutenue sur le terrain par des élus.
Des expressions sur le thème du loup
"L'ABCdaire du Loup" G.Carbone, G.Le.Pape
chez Flamarion
"Des loups et des hommes" D.Bernard
chez De Borée
Biblographie sur le loup et l'ours : http://www.univers-nature.com/dossiers/predateur/biblio.html
Dossier de l'assembl�e nationale sur le loup : http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/loup.asp
Des infos, sondage, r�unions, manifestations sur le loup : http://www.hurlements.info/spip/breve.php3?id_breve=42
Des articles de la presse sur le loup : http://www.hurlements.info/spip/breve.php3?id_breve=58
L'association Loup France :
Le massif de Belledonne a vu dispara�tre les derniers ours des
Alpes (le dernier a disparu dans le Vercors).
Belledonne et la Lauzi�re �taient un dernier coin vraiment sauvage o� une esp�ce
end�mique avait pu survivre.
Je vous conseille vivement de vous procurer le livre
"Les
derniers Ours de Savoie et du Dauphin�" par Bernard PRETRE aux �ditions de
Belledonne.
Vous y trouverez pleins d'histoire sur la disparition de cet animal de nos
r�gions.
Je me suis permis d'en extraire quelques citations pour vous encourager � le
lire en entier.
L'ours extermin� par les chasseurs : comme le loup, l'ours
a �t� extermin� � la fin du si�cle dernier et c'est bien les chasseurs qui en
sont la cause.
Nb d'ours dans Belledonne : 70 en 1800, 12 en 1860, 2 en 1920
(disparition)
R�introduction : il ne sera pas possible de r�introduire l'Ours dans nos r�gions. En effet l'esp�ce s'�tait totalement adapt� pour survivre avec les maigres r�serves de la r�gion. "Notre ours �tait petit (120 kg) , frugivore ou carnivore partiel tr�s adapt� � un monde habit� qui l'a pourtant si mal trait�". De plus l'ours a besoin de beaucoup d'espace pour sa qu�te incessante de nourriture et ce qui semblait d�j� limite au d�but du si�cle est �videment aujourd'hui largement insuffisant.
Je retranscris ici une partie de l'aventure de la disparition du dernier ours de Belledonne.
"Le Dernier Ours des Hurti�res" propos du P�re Rosset recueilli par Roger
Girel:
"ce matin l�, la couche de neige atteignait environ 80 centim�tres. Quelle ne
fut pas notre surprise, en mettant le nez au dehors, de d�couvrir tout pr�s de
la maison des empreintes �normes et plus larges que le sabot d'un cheval. Jamais
je n'avais relev� semblables traces dans la montagne. Intrigu�, j'essayai de les
suivre. Elles longeaient d'abord le lit du ruisseau, puis le chemin du hameau
des mouches, et enfin se perdaient dans la pente tr�s raide de la montagne,
presque inaccessible aujourd'hui en raison de l'�paisseur de la neige. Je
compris tout de suite que j'avais � faire � une sorte de colosse encore inconnu
dans la haute vall�e des Huiles. Je courus avertir mon fr�re Pierre et mon
camarade L�on Pilet, chasseur acharn� au hameau des Mouches. Tous deux furent
stup�fait par les dimensions et la forme de ces curieuses empreintes. Et d'un
commun accord, nous d�cid�mes de nous lancer, sans perdre de temps, sur les
traces du myst�rieux animal." ... "C'est avec d'�norme difficult� que nous
parv�nmes � escalader la pente abrupte qui conduit � la cr�te de la montagne
d'o� l'on domine la vall�e de la Maurienne. L'ascension dura bien une bonne
heure et souvent nous d�mes utiliser nos cordes pour progresser. Tout � coup,
L�on Pilet qui marchait en t�te, vit surgir devant lui une �trange silhouette.
C'�tait un ours brun de belle taille et � l'�paisse fourrure toute �bouriff�e.
En un clin d'oeil il �paula et il fit feu. Mais, � stupeur, l'animal parant la
d�charge qui lui �tait destin�e, fon�a brusquement dans ma direction. Il me
fr�la, tel un �clair, avant que j'ai pu esquisser le moindre geste de d�fense.
Faisant une brusque volte-face, je tirai � mon tour sur la b�te qui �tait � 20
m�tres de moi dans la descente. Elle culbuta, mais se releva presque aussit�t.
Je pressai une seconde fois la d�tente. Nouvelle chute, nouveau r�tablissement.
Rechargeant nos fusils, nous f�mes feu tous les trois, � plusieurs reprises.
L'ours cabriolait dans la descente en perdant son sang en abondance. Parvenu au
bord du ruisseau, il s'assit p�niblement au pied d'un arbre et me regarda droit
dans les yeux. Je le visai alors en pleine t�te et il tomba foudroy�.
"C'�tait une femelle d'une centaine de kilos, aux dents compl�tement us�es. Nous
l'attach�mes aussit�t avec nos cordes pour la tirer � la ferme de la Culaz."
Je vous laisse lire la suite dans le livre; il y est question de
h�ros, de p�age pour voir la b�te au march�, de tourn�es au bistrot et de
gendarmes que l'on berne...
On est frapp� dans ce texte qui d�bute par un colosse myst�rieux et qui finit
par la mort d'une vieille femelle �dent�e ... banale et triste histoire de
chasseur bien plus menteurs que les p�cheurs et qui tirent dans le dos des
animaux en fuite !
.
Les lieux m�moires de Belledonne :
- L'Oursi�re (Allevard)
- Chalet de l'Ourselle (St Colomban)
- Cascade de l'Oursi�re (Uriage)
- Plan de l'Ours (Veyton)
Biblographie sur le loup et l'ours : http://www.univers-nature.com/dossiers/predateur/biblio.html